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Embrunman 2024 … 40 ans ça se fête !

Embrunman fête ses 40 ans cette année … c’est une bonne occasion pour s’attaquer au mythe ! Parmi les 1008 inscrits à cette édition on se retrouve à deux Froggies : David qui l’a terminé déjà 1 fois et pour ma part c’est une grande première.On se retrouve avec David à Baratier l’avant veille pour boire un coup et discuter stratégie de course (alimentaire, habillement) avec une météo pas très favorable (pluie et vent annoncé ce jeudi !!!). Le dépôt du vélo a lieu le mercredi après midi, vélo que j’essaie de protéger tant bien que mal avec des sacs poubelles car la fin de journée sera pluvieuse. Briefing à suivre en fin d’après-midi (juste avant les gouttes) avec beaucoup de monde et David … ça y est, on y est après 6 mois de prépa.

La prépa s’est relativement bien passée, reste la blessure au genou fin avril qui m’a bien coupé dans celle-ci mine de rien. J’arrive donc avec moins de CaP que prévu (quasi 1 mois off et la reprise s’est faite sans aucun rythme pour ne pas aggraver les choses car j’ai toujours une petite gêne au genou droit), forcément un peu moins de vélo également (et beaucoup basé sur l’endurance, sans trop de rythme non plus). Je finis la prépa un peu au feeling et en forme, en essayant de ne pas casser le bonhomme.
Maintenant ça reste un IM et mon objectif est d’être finisher. Moins de 14h me semble jouable (1h04 en nat, 8 h en vélo et le reste à pied), 13h30 si tout se passe bien.

15 août, après une toute petite nuit de sommeil, réveil familial à 3h45 pour quitter le camping à 4h15. Arrivée dans le parc vers 4h30 pour préparer le vélo et le bonhomme. Ambiance nocturne pendant laquelle on sent les triathlètes concentrés ! Petit papotage avec Fabrice Guéguen… en attendant David qui a été retardé à l’entrée du parc et qui arrive un peu stressé !

J’adapte la tenue car finalement on annonce une journée ventée mais sans pluie (ou peu en tout cas), du vent du Nord toute la journée, ce qui n’est pas courant pour Embrun, et pas chaud en haut de l’Izoard. Donc finalement je pars avec la tri fonction, un maillot de vélo et dans le sac perso vélo un coupe-vent et des manchettes. Le vent est frais et j’enfile rapidement la combi car j’ai froid ! Finalement j’ai hâte de prendre le départ et la dernière demi-heure défile !

–> Natation : Les conditions ne sont pas trop mauvaises avec une eau à 23 – 24 °C et une Text autour de 16 °C. Je me place 4 ou 5ème ligne sur la droite de la zone de départ. Démarrage à 6 h pétante en mass start, dix minutes après les femmes. Ça bouscule pas mal pendant les 3-400 premiers mètres. Le plan d’eau est loin d’être plat, avec pas mal de vaguelettes dues au vent qui souffle fort. Je suis le mouvement car compliqué de se diriger dans l’obscurité et compliqué de voir le kayak ouvreur et sa loupiote ! Après la deuxième bouée je suis un concurrent qui part légèrement sur la droite… mais il s’avère qu’il ne se dirigeait pas vers la bouée n°3, bref, on était tranquille tous les deux, mais pas sur la bonne trace. Donc bifurcation pour retrouver la bonne trajectoire et ensuite objectif de placer la nage. Le reste de la nat se passe bien avec je pense une navigation correcte. Le lever du jour est magique sur les montagnes (ben oui, faut prendre le temps d’apprécier !). Il y a beaucoup de supporters à la sortie de l’eau… Sortie de l’eau 128ème pile dans les temps espérés (1h03min05sec)… tout va bien !

–> T1 : vu le temps annoncé, changement de stratégie : je garde la trifonction et j’enfile le maillot de vélo. Je prends le temps de mettre les chaussettes, un petit gel et hop c’est parti pour le vélo… tiens, j’ai oublié de mettre les gants !!!

–> Vélo : Démarrage dans la fraicheur matinale, avec beaucoup de monde dans les rues d’Embrun. Après 500 m de plat on attaque directement la montée vers St Appolinaire (6 ou 7 km à 6 % de moyenne), en fendant la foule : petite ambiance tour de France ! Avec un fort vent du Nord, on est poussé sur cette première partie. Pas simple de faire redescendre le cardio car on est tout de suite en prise. Cette première partie se passe plutôt bien, un peu fort certainement (bon il faut quand même appuyé pour passer le tape cul à 20% !), mais je reste dans le flux de la course même si je me fais déjà pas mal doubler… il ne faut surtout pas se mettre en sur-régime. Dans la descente vers Savines Les Bains on prend le fort vent du Nord et c’est assez violent le long de la nationale avant d’atteindre le lac. Dur de tenir le vélo sur le pont : les mains en bas du guidon et on serre fort !!! Il y a pas mal de groupe qui se forment et des paquets me doublent avant le retour sur Embrun ! Beaucoup de spectateurs au niveau d’Embrun pour terminer cette première boucle du parcours. Les choses sérieuses vont démarrer.

Direction Guillestre puis la vallée du Guil. Je me fais encore beaucoup doubler mais je veux rester dans mes zones d’intensité. Je n’oublie pas de bien m’alimenter, de bien boire et profite des ravitaillements pour recharger le stock ! Une petite pause technique en bas du monument en bas de l’Izoard, comme prévu, avant de tourner à gauche. La première partie de l’Izoard se passe bien, en gestion. Un bidon à Arvieux avant d’attaquer les choses sérieuses. Passé Brunnisard ça commence à être très compliqué, la pente est toujours entre 8.5 et 10 %, je n’arrive pas à envoyer les watts et suis en mode gestion pour ne pas avoir de crampes. C’est dur dans la tête car au mois de juillet ça c’était plutôt bien passé, même si c’était difficile. Je trouve mon 36×34 énorme ! J’avance tant bien que mal mais je ne me fais plus beaucoup doubler… c’est dur pour tout le monde… et les encouragements au bord de la route font du bien… il faut profiter de ces moments-là ! Finalement j’arrive en haut de l’Izoard (1h18 de montée, 10 min de plus qu’en juillet) tant bien que mal. Il fait 11°C en haut.
J’enfile mon coupe-vent, les manchettes et m’alimente bien (gatosport, banane, raisin) avant de repartir dans la descente. Quel plaisir avec la route coupée ! J’ai la sensation de bien descendre mais je me fais doubler par des fusées ! Arrivé dans le gros bazar de Briançon, à slalomer entre les voitures à l’arrêt, je me suis refait la cerise. Il fait maintenant bon (20 -22 °C) et je suis toujours dans mes temps de passage.

Je suis assez isolé entre Briançon et le départ des balcons de la Durance, pas grand monde devant ni derrière. Le vent est maintenant favorable (pour une fois !) et je ne m’en plains pas ! Donc vélo en mode gestion jusque la côte de Pallon. Grosse ambiance ! Pour la première fois je commence à doubler des gars dans la bosse ! Je la passe sans trop forcer et finalement plutôt bien, malgré tout ça reste un gros caillou. Les mains commencent à chauffer : pas l’habitude de rouler sans gants !

J’arrive au ravitaillement de Pont Neuf ou Hélène et les enfants m’attendent. Très belle surprise ! Il fait maintenant chaud (29 – 30 °C) et le vent est toujours assez fort. Je suis plutôt content jusque là, pile poile dans les temps de passage et j’attaque Chalvet assez confiant. Bon, ça n’a pas duré car on reprend le vent de face et les variations de pourcentage de ce « petit » col me font mal aux jambes. Les 6 km d’ascension laissent des traces et comme dans l’Izoard c’est limite à partir en crampes. Petit arrêt technique en haut, puis descente sur les freins avant de revenir sur Embrun.

Au bilan, je finis dans le timing (8h06 pour 8h visé), avec la sensation d’avoir quand même bien géré le vélo, même si la première partie a été compliqué. Au final je perds environ 300 places sur cette partie vélo !

–> T2 : Je profite de T2 pour me faire masser pendant qq minutes, j’enfile les chaussettes de contention, la visière, et hop c’est parti pour le marathon. Il fait maintenant grand soleil et 30 °C. J’entends le speaker annoncer le 1er concurrent à 4 km de l’arrivée !!! et dire qu’il sort de l’eau 30 sec devant moi … j’ai loupé la bonne roue 😉 !!!

–> CaP : Il fait chaud ; les 6 ou 7 premiers km se passent nominalement sur un petit rythme correct (5’30/km), il y a beaucoup de supporters le long de la Durance et dans les rues d’Embrun. Premier arrêt au ravitaillement avant d’attaquer la bosse d’Embrun. La boisson énergétique est surdosée et ça ne passe pas, même une sorte de dégout ! Je monte la bosse dans un mode « marche très active » avant de relancer dans les rues d’Embrun. Beaucoup de monde dans les rues, ce n’est pas un mythe !!! Au deuxième ravito je prends de l’eau, qq raisons et abricots, avant d’attaquer la descente. J’accélère le rythme sans me rendre compte que je suis en train de m’exploser les quadris … en bas de la descente c’est le trou, je suis obligé de m’arrêter et de marcher, vraiment pas bien et dans le dur. Je n’arrive même pas à relancer la machine. Du coup c’est marche jusqu’au ravito puis après le ravito ! Impossible de redémarrer. Je me fais une raison et ça va être long. Je repars tant bien que mal après le terrain de foot et je me fais dépasser par Emma Bilham qui va terminer cet Embrunman en un peu moins de 11h pour sa dernière course pro !

Je croise David le long de la Durance, je viens de terminer la boucle autour du terrain de foot, boucle qu’il entame de son côté. Ca n’a pas l’air simple non plus pour lui.

L’objectif est d’aller au bout, donc je me mets en tête de trouver un petit rythme entre les ravitos. Ca repart, tranquille, en faisant avec les moyens du bord ! Il y a beaucoup de supporters et ça fait du bien. J’arrive au terme du premier tour et retrouve Hélène et les enfants … et je suis dans le dur (surtout dans la tête) et apparemment ça se voit aussi physiquement.
Le deuxième tour se passe un peu moins dans la douleur, même si au final le temps de ce tour est moins bon, en tout cas c’est moins galère. Il faut dire que le temps s’est couvert et qu’il fait moins chaud. Malgré tout j’alterne beaucoup de phase marche / « course ». Je retrouve un peu le moral à la fin du deuxième tour car je commence à doubler du monde (et oui c’est possible même à 6’30/km !).

Et puis il y a les encouragements d’Hélène et des enfants qui font un bien fou ! En plus on a droit à une sacrée olah avec les voisins du camping ! Avant d’attaquer mon dernier tour je croise Fabrice qui en fini avec son IM: sacrée perf ! Début du troisième et dernier tour dans le dur. Je marche jusqu’en haut d’Embrun et discute avec un « local », moment très sympa ! Il n’y a plus grand monde dans les rues d’Embrun (c’est l’heure de l’apéro).
Un petit gel au passage, qui passe bien (tiens j’aurai peut être dû en prendre avant !!!). La suite est plutôt sympa puisque j’arrive à maintenir mon petit rythme. Je double même Stéphane Tessereau avec qui on discute (boulot !!!) quelques minutes. La fin est « agréable » puisque j’ai l’impression d’avancer.

Je recroise David qui démarre son dernier tour avant de tourner vers le parc à vélo.

Les derniers km passent « assez vite » et la ligne d’arrivée est en vue. Fin de la course un peu frustré car j’ai l’impression de ne pas avoir bien géré ce marathon (c’est toujours facile après coup). Mais après 4h47 de Cap je suis finisher de l’Embrunman !

David fini un peu plus tard, il fait maintenant nuit, mais il est aussi finisher de l’Embrunman pour la deuxième fois.

—> Au final les 14h de l’objectif ne sont pas loin (14h07min02sec ; 388ème / 759 finishers et 1008 inscrits). Le plus important est d’aller au bout de cette course qui reste mythique, de part son parcours mais aussi avec le public, les bénévoles tout au long du parcours (toujours souriant, à nous encourager) et la famille qui a été là tout au long de la prépa et de la course et accepté des vacances « sportives » à la montagne !

Mathieu

Récit d’Ironman FRANKFURT 2023 par Salah

Ironman de Frankfurt 2 juillet 2023

2023 est pour moi une année exceptionnelle, car j’ai enchainé les expériences : 

* Préparation de la VAE ingénieur (dossier, mémoire et Toeic)
* Membre du jury de la cour d’assise de Rennes sur l’affaire du magicien Pédophile
* Travaux à la maison (cuisine, terrasse …)
* Changement du poste avec une restructuration de l’entreprise
* Ironman de Frankfurt
Lorsque je me suis inscrit à cet Ironman en Allemagne, je ne savais dire qu’une seule phrase dans la langue de Goethe : « Ich weiss nicht was soll es beudeuten dass ich so traurig bin » – « Je ne sais pas pourquoi je suis aussi mélancolique aujourd’hui ».
Comme je pressentais qu’il serait difficile de placer cette citation durant la course, je me suis connecté sur Google Trad et j’ai également appris à dire : « Hilfe, hilfe, ein krampf » – « au secours, une crampe ! ». Moins poétique mais certainement plus utile pour les 3,8 km de traversée du lac (Langene Walsee) qui me hantent… surtout quand j’ai appris que la température de l’eau est à 25°C. Mais je me rassurais en me disant qu’ils allaient tout faire pour que la combi soit autorisée.
Frankfurt,
Dimanche 02 juin 2023,
Il est 3 heures du matin et je suis devant mon gatosport et mon mug de café, dans ma chambre Airbnb. Je n’ai pas plus faim qu’envie de prendre le départ de cet Ironman.
Je suis concentré sur ma course et à la veille de mes 44 ans je suis aussi en train de me demander pourquoi je m’inflige une telle chose, moi qui n’ai jamais dépassé la distance L. J’éprouve de l’angoisse. Mais prendrais-je le départ si je n’éprouvais pas cette peur de l’échec ?
Cela fait quelques semaines que j’oscille entre doutes et excitation. Mais cette même fébrilité est là lorsque je prends le départ d’un L Frenchman, alors il n’est pas étonnant d’éprouver cette sensation au départ du monstre Ironman avec ses 3,8 km de natation, 180 km de vélo (182 à Frankfurt) et 42,195 km de course à pied.
Ce matin, à cette heure matinale, c’est la peur qui prend le dessus. Je suis d’autant plus angoissé que la température du lac où nous nagerons est à 23,5 degrés (je viens de vérifier sur mon portable mais ce n’est pas très fiable) et que les combinaisons sont interdites à partir de 24,5 degrés. L’épreuve de la natation sans la flottabilité apportée par le néoprène me compliquerait bien les choses, moi qui suis un piètre nageur.

4h15 : Je quitte mon Airbnb pour me rendre à la navette de départ, située à 25 mn de marche. Il fait encore nuit. Des coureurs sortent de différents immeubles. Cela me fait penser aux petites tortues qui, à peine sorties de l’œuf, avancent, déterminées à rejoindre l’océan.
Je croise aussi quelques noctambules dubitatifs face à ces femmes et hommes en trifonction moulante dans la rue.
4h45 : La navette démarre pour 30 mn de trajet. Je suis debout. Je ne suis plus à ça près.
5h45 : Après un embouteillage de navettes qui nous a contraints à finir le dernier kilomètre à pied, j’arrive dans le parc à vélos. Le jour se lève. A peine entré, j’entends un coureur dire à son camarade : « Regarde, ils la mettent ». Je comprends tout de suite de quoi il s’agit et, pour me rassurer définitivement, je scrute le fond du parc à vélos.
Effectivement, après avoir réglé et gonflé leurs vélos, les triathlètes enfilent leur combinaison. Ouf ! Elle a donc finalement été autorisée par le comité de course.
6h20 : Près de 3.000 coureurs en néoprène noir et bonnet de bain rouge sont rassemblés sur la plage. Dans quelques minutes, le départ des professionnelles femmes, puis un handisport, et enfin nous nous élancerons par groupe de 6 toutes les 4 secondes. Je me place dans le SAS >1h30.
Pour l’heure nous sommes encore tous ensemble, chacun face à son propre défit, chacun face à son Everest.
La sono crache une musique galvanisante, puis un clapping des 3.000 concurrents est lancé, sous le bruit de l’hélicoptère de la télévision allemande qui diffuse en direct cet événement, championnat d’Europe oblige.
Le coup de pistolet retentit alors que s’élèvent d’immenses flammes pyrotechniques. Les professionnelles femmes courent et plongent à l’eau, bientôt suivis par les autres concurrents. Nos 3.000 cœurs battent à l’unisson. SAM choisit de se mettre dans le premier sas (les plus rapides), je choisis le dernier > 1h30 (les plus originaux).
7h00 : Je vais rentrer dans l’eau parmi les derniers. Je viens de donner ma bouteille d’eau vide à un spectateur pour qu’il la jette dans une poubelle. Il a accepté avec sourire et m’a soudainement pris dans les bras pour me donner une forte accolade. Surpris, je suis touché par ce geste de respect et d’affection.
Mes premiers mouvements de crawl me libèrent. Je ne suis plus dans le doute, je suis parti pour cette folle aventure.
Je m’efforce de tenir le cap des grosses bouées jaunes et oranges qui marquent le parcours que j’ai appris par cœur : d’abord un rectangle de 1,5 km, puis, après un rapide passage sur la plage, un grand triangle de 2,3 km.
Je termine la première partie de 1,5 km en 45 mn, ce qui est un temps normal pour moi. Après quelques pas courus sur la plage, je m’élance pour le triangle de 2,3 km.
Je ne peux m’empêcher de faire toutes sortes de calculs afin de me rassurer sur le fait que je sortirai avant la barrière horaire de 2h20 pour cette première épreuve. Je pense à Cédric, un Belge rencontré la veille, qui retente l’Ironman après avoir été éliminé dès la natation il y a trois ans. Sorti de l’eau au-delà des 2h20 autorisées, les arbitres lui avaient pris son dossard et ne l’avaient pas laissé partir à l’épreuve de vélo.
J’ai maintenant le soleil en face et il est très difficile de se repérer. Un nageur s’est mis à la brasse pour mieux s’orienter. Je le suis quelques mètres puis le dépasse (et c’est rare que je dépasse en natation).
Dernier virage, dernière ligne droite de 800 m. Je sens l’arrivée d’une crampe. Je fais quelques étirements avec ma jambe droite, sans cesser de nager. Ça marche : kein krampf !
Il doit maintenant rester 400 m. J’entends la sono sur la plage. Ça me motive.
200 m. Beaucoup de kayaks et bateaux en haie d’honneur. Puis la plage. Je suis sauvé. Pour moi, la course va commencer.


Des spectateurs m’applaudissent chaleureusement. Je comprends qu’ils saluent l’effort et non le chrono, l’homme et non l’athlète. Ça me touche.
J’enlève mes lunettes, mon bonnet et cours sur le tapis. Je regarde ma montre. Il est 8h41. J’ai mis 1h41, ce qui n’est malheureusement pas une contre-performance pour moi. Mais j’ai une bonne avance sur la barrière horaire qui empêche de quitter le parc à vélo à compter de 9h30.
Je récupère mon sac bleu et m’assois dans la tente vestiaire. Je dépose mon bracelet puce pour ne pas gêner l’enlèvement de la combinaison lors du passage de la cheville gauche. J’enfile des jolies chaussettes, achetées au village Ironman et je comprendrais plus tard que c’est une grosse erreur (elles taillent grand et favoriseront les ampoules pendant la course à pied).
Casque sur la tête, chaussures vélo aux pieds, je fonce récupérer mon vélo dans le parc déjà bien vidé.
08h53 : Premiers tours de roues. Même si, physiquement, le plus dur reste à venir, je sais que, à partir de maintenant, j’ai les armes pour me battre. J’ai survécu à l’étape de la natation et j’ai vraiment envie d’en découdre maintenant, sur la terre ferme.

Je ne vois pas passer les 20 premiers km. Le parcours est totalement plat et je ne quitte pas les prolongateurs. Je les parcours à 34 km/h.
Les premières côtes arrivent ensuite. Les habitants des villages traversés ont installé des chaises devant chez eux et nous encouragent.
Une zone de 500 m de pavés nous chahute, dans un joli village.

Sorti à la fin de la natation, je passe mon temps à dépasser des cyclistes sans jamais me faire reprendre.
Une connexion se crée entre moi et les supporters. Dès que j’aperçois un groupe, je lance une « Olé », pour occuper l’esprit, cela jusqu’à l’arrivée.
Km 85 : Je suis dépassé par le premier de la course qui m’a pris un tour (sur les 2 boucles de 91 km formant le parcours). Je suis vraiment impressionné. La différence d’allure est telle qu’on croirait qu’il est à moto.
Km 91 : Retour à Frankfurt avant de repartir pour la deuxième boucle.
Je commence à avoir chaud. Je mange peu mais bois beaucoup. Des ravitaillements sont installés régulièrement. Des bénévoles nous tendent de beaux bidons estampillés Ironman avec de l’eau fraîche ou du coca, au choix. Il suffit alors de jeter son vieux bidon dans la borne dédiée et de repartir avec le neuf.
Km 120 : Je suis bien. Je commence à faire le compte à rebours et à me dire que je pourrai commencer le marathon vers 16h.
Km 140 : Sur le bord de la route, un jeune enfant avec ses parents, m’encourage avec enthousiasme. Je me vois à son âge. Il me touche, je ne sais pas pourquoi. Je ralentis et lui tends mon bidon Ironman avec un sourire. Il le saisit et se tourne immédiatement tout fier vers sa maman qui lui décroche un sourire attendri.
Km 155 : J’ai chaud et je commence à avoir mal un peu partout, surtout à la nuque. Envie de me redresser. Je m’aperçois alors que cela fait environ 5h30 que je pédale. Je décide de m’arrêter, le temps d’une envie naturelle. Grand bien m’en a pris car je n’ai plus mal quand je repars 2 mn plus tard et je termine sans grande souffrance.

15h50 : Arrivée à la transition 2 après 6h57 pour les 182 km (1.600 m de D+), soit 26.2 km/h de moyenne, je dépose mon vélo, puis prends le temps de mettre mes chaussures, ma casquette Ironman et c’est parti pour un marathon !
15h55 : Déjà 8h56 de sport au moment de l’entrée sur la piste du marathon.
Le marathon consiste en 4 boucles de 10,5 km de part et d’autre du Main, sur les quais.
À chaque passage de boucle nous recevons un chouchou de couleur différente. Au quatrième chouchou on repart sur le parcours mais à la moitié on tourne vers le tapis rouge à droite pour atteindre le graal à 200 m de là.
L’avantage de ces boucles est de nous replonger au milieu des coureurs (certains ayant plus de tours que d’autres).

Je rentre donc sur le circuit et à deux km environ, je rejoins SAM qui porte déjà 2 chouchous au poignet droit. Il a donc plus d’un tour d’avance sur moi. Je repars, heureux d’avoir vu SAM, mon poto. Je ne peux imaginer que ce marathon sera un calvaire pour ce champion, qui tombera à 6km de l’arrivée mais se relèvera dans la tente des secours et ira chercher en lui la force nécessaire pour terminer le marathon et franchir la Finish Line.
Je n’avais pas appréhendé particulièrement ce marathon, s’agissant de la discipline où je suis le plus à l’aise (je l’ai couru en 02h55 à Rennes en 2019). Mais là, je me rends très vite compte que ça va être difficile. Il fait lourd mais avec un peu d’air. Je ne cherche pas à maintenir un rythme. Je m’efforce juste de courir d’un ravitaillement à l’autre, soit environ des bonds de 3 km.
Et à chaque ravitaillement, je m’arrête et tente de faire baisser la température de mon corps : je bois un verre d’eau, m’arrose la tête, je bois un verre de coca bien frais, mets des glaçons dans ma casquette, encore un verre d’eau, une éponge mouillée sur la nuque, et je me remets à courir jusqu’au ravitaillement suivant où je recommence ce cérémonial, toujours dans le même ordre.
A la fin du premier semi, la douleur de ma cheville se réveille. Je prends conscience que le deuxième semi va être un vrai calvaire pour moi. Je cours comme un automate en alternant course et marche.
Au fil des tours, les chouchous s’accumulent sur mon poignet droit. Je m’accroche aux supporters, qui nombreux sur les bords du parcours m’encouragent. Certains me parlent en français en voyant mon prénom et le drapeau tricolore sur mon dossard.

Je m’accroche à l’idée que le plus dur est fait, que c’est le dernier tour en entier. Je m’efforce d’occuper mon cerveau pour l’empêcher d’écouter ma cheville qui me fait de plus en plus souffrir.
C’est à ce moment-là, que ma montre, achetée spécialement pour l’Iron, me lâche (batterie déchargée). Je suis dégouté, perturbé dans mon effort mais continue ma course en détachant, problème technique oblige, du chrono. Je sais alors que si maintient le rythme, je finirais l’Iron sous les 13h00.
Km 40 : Je récupère le dernier chouchou, le rouge, synonyme d’une délivrance proche. Je suis sur un nuage, toute ma fatigue de la journée s’est évaporée. Je longe le parc à vélo et je bifurque à droite pour l’arrivée ! On y est : le tapis rouge, la foule en délire, les hurlements, les pom-pom girls, la musique à fond et enfin l’arche d’arrivée !
J’ai réalisé cet Ironman en 12h44, mon 1er chrono sur cette distance. Pourtant, cette course me marquera plus que les autres, car I’m an IRONMAN.

Salah

IRONMAN NICE 2022……un début …une fin !

Après Jonathan qui boucle son premier IRONMAN à Carcans, nous sommes deux grenouilles à jouer les stars le 26 Juin 2022 sur la Riviera: Mathieu Le Pipec et moi même .
Après quelques mois de préparation… intensifs pour Mathieu et … Comme je peux …pour moi , la prise des dossards donne le ton :
 La cloche sonne pour Mathieu Ding Ding Ding …c’est son premier dossard sur le label ironman 😨,,,
Pour moi , silence total … c’est mon 12e départ sur la distance (tout label confondu)😃On va la faire courte …
Départ à partir de 7:30 en mode rolling start ; ça n’a pas le charme d’un départ massif à 2500 bonhommes sur la plage :
1.03.31 pour la grenouille 🐸 verte
1.29.34 pour le crapaud buffle…
Mathieu se refait une beauté en sortant de l’eau , 10’ de T1 contre 8’ pour moi …et c’est parti pour une belle balade en montagne, les gorges du loup… le col de l’ecre… parcours exceptionnel !
Et un petit vent qui monte tranquillement au fil des kilomètres.
En redescendant sur la prom’ c’est un fort vent que nous prenons de face sur les 20 derniers kilomètres.
Je reste focus sur la position alors que le jeune champion craque un peu et arrive un peu entamé sur la T2… l’expérience sûrement !
177kms: Un velo en 6.32.23 pour Mathieu , quand même et 7.07.22 pour moi .
La T2 permet de se mettre en condition pour les derniers 42kms :
Rythme régulier pour la brindille Mathieu qui boucle son marathon en 4h10 ;
Je rame pour sortir de ce Satané marathon en 5:19’ 😱…
Mathieu L: Finisher de son PREMIER IRONMAN en 12:08:20 (553e / 1553 classés) 🤩
Bruno Her: Finisher de mon 11e et DERNIER IRONMAN en 14:13:10 (1224e / 1553 classés) 😩
Au final orga top ,journée top et heureux de vivre ces moments privilégiés !!!

And the show must Go on …..
Bruno herubel (le crapaud buffle)

RETOUR SUR L’IRONMAN DE CARCANS

Il y a maintenant un mois, j’ai eu l’occasion de réaliser l’un de mes rêves 🤩
J’ai été finisher de l’IRONMAN de Carcans en Gironde.
– 3,8km de nage 🏊‍♂️
– 180km de vélo 🚴‍♂️
– 42,2km de Course à Pied 🏃‍♂️

Quelle expérience incroyable! Merci à tous les supporters présents sur place mais aussi ceux à distance qui m’ont permis de me surpasser une fois de plus.
(Compte Rendu pour les intéressés: Désolé, j’ai pas pu faire plus court pour vous faire vivre cette journée mémorable).
Mon objectif premier était de pouvoir finir un jour un Ironman mais j’ai un côté compétiteur qui en voulait plus… Sur une course aussi longue, il est difficile d’estimer un temps car tout peut arriver (crevaison, blessure…). Si je finissais l’IRONMAN je serais satisfait, moins de 12h très satisfait, moins de 11h incroyable et moins de 10h peut être un jour mais sûrement pas aujourd’hui.
Jour J:
5h15: Réveil, petit déjeuner et zéro stress. Hâte de commencer et d’en découdre.
6h15: Je retrouve Angéline, Antoine et Morgan dans le parc à vélo, mes compagnons d’aventure. L’atmosphère est particulière. On distingue les premières lueurs du jour sur la place de Carcans face au Lac 🌅.
Nous sommes 466 participants et tout le monde est très silencieux et concentré par les dernières vérifications du vélo, des gourdes, du compteur et de nos 2 sacs de transitions déposés la veille au soir comprenant le nécessaire pour le vélo et la course à pied.
6h45: Le parc à vélo va fermer et les combinaisons de nage sont enfilées pour aller prendre la température de l’eau avant le départ. Le vent est déjà levé et sera également de la partie avec nous aujourd’hui.
6h55: Nous sommes tous compactés face au lac sur la plage large de 20 mètres prêt à partir, quand la mascotte de l’évènement apparaît en  même temps que le soleil. L’ensemble des triathlètes posent un genou à terre sur le sable et le Dj nous lance la Marseillaise chantonnée par les  466 participants ainsi que les supporters présents derrière nous sur le remblai. L’émotion m’envahit, je repense à ma préparation, à cet objectif fixé depuis plusieurs mois et j’y suis enfin.
🏊‍♂️ 7h: Départ! Nous avons 2 Aller-Retour à faire (2x1900m prévu en 1h15 pour ma part). Un peu d’appréhension au départ, la natation n’étant pas mon fort, j’ai déjà hâte au vélo. Un premier groupe de triathlète se forme très rapidement dans l’eau dont Morgan fait partie. Le lac est déjà bien réveillé avec une eau bien agitée. Je reste concentré, je m’applique  sur ma technique pour ne pas me fatiguer et j’essaye de nager le plus droit possible. La visibilité n’est pas idéale. Avec les vagues, on distingue  difficilement les bouées qui matérialisent le parcours. Une fois atteint la bouée la plus lointaine, je fais demi-tour pour revenir sur la plage. Le retour est plus simple et plus rapide, le courant nous est favorable cette  fois. Je rejoins la plage pour faire le tour de l’arche de départ, j’entends notre super délégation de supporter qui donne de la voix, je regarde mon temps : 34 min, je regarde l’horizon, je distingue déjà beaucoup de  monde devant moi mais surtout beaucoup derrière. Déjà satisfait par mon premier tour, j’y retourne pour attaquer le second et affronter de nouveau les vagues. 3 tasses plus tard, je parviens à finir cette seconde  boucle avec un temps total de 1h10. Je sors rapidement de l’eau, je retire le haut de ma combinaison et je cours vers le parc à vélo pour récupérer  mon sac de transition. J’arrive sous la tente pour me changer et j’aperçois Angéline et Antoine sur le banc face à moi. Quel plaisir de les voir déjà là et que tout le monde va bien.
🚴‍♂️ 8h15: Je sors du parc à vélo et c’est parti pour 180km (2x90km également en A/R prévu en 5h30/6h). Ma priorité sur le vélo : manger toutes les 30 minutes, boire toutes les 10 minutes et garder des forces pour le marathon. Le vent est toujours présent sur l’aller. Je remonte Angéline puis Antoine avec un échange rapide et des encouragements. Au 40ème km, je croise le premier de la course. Surhumain! Puis  quelques minutes plus tard, je croise également Morgan sur le retour qui roule à vive allure, quelques mots d’encouragements et on continue. Je poursuis pour atteindre le 45ème km et effectuer mon premier demi-tour. J’ai compté rapidement le nombre de participants que j’ai croisé, il semblerait que je sois dans les 100 premiers sans certitude.
Le retour est beaucoup plus rapide avec le vent dans le dos mais il faut encore garder de l’énergie et ne pas se laisser emporter car une deuxième boucle est à effectuer. Nos 26 supporters qui ont fait le déplacement se sont parfaitement répartis sur le parcours et cela nous permet d’avoir des points de repères. J’ai également une pensée pour toutes les personnes et mon club ECBT qui nous suivent à distance et qui nous encouragent comme s’ils étaient présents.
90km, je m’arrête pour prendre mon sac de ravitaillement personnel avec mes sandwichs et je repars pour le second tour avec un pique-nique sur le vélo. Vent de face de nouveau, je reste dans la gestion pour ne pas me mettre dans le rouge. 135km : Demi-tour pour rentrer avec le vent dans le dos direction le parc à vélo. Je me fais plusieurs fois doubler à vélo, plus que l’inverse mais je ne m’inquiète pas. Je sais que la course à pied est mon point fort. Je me sens bien sur le vélo mais la grande interrogation c’est de connaître les sensations une fois le pied à terre.
180km : Fin du vélo en 5h20. Je suis déjà très satisfait. Nos supporters répartis sur le parcours du vélo étaient déjà tous de nouveau répartis sur la course à pied.
🏃‍♂️ Il est 13h35 : Je dépose mon vélo, j’enfile mes chaussures, lunette et casquette pour la course à pied. C’est parti pour 42,2km (4 boucles de 10,05km prévues en 3h20-3h30). J’ai prévu de m’arrêter très rapidement à tous les ravitaillements qui sont parfaitement disposés tous les 2,5km sur le parcours.
Le premier tour se passe très bien, trop bien, trop vite. J’ai dû mal à ralentir l’allure alors que celle-ci est trop rapide sur mes prévisions. Je sais que je ne pourrais pas tenir ainsi sur les 4 boucles. Je me fais doubler par le premier de la course qui entame déjà sa troisième boucle. Je croise  tous nos supporters idéalement répartis tous les 2km. Merci à eux, ils nous donnent à tous une énergie de dingue. On se doit d’être à la hauteur de leurs encouragements. J’ai des frissons à chaque fois que je passe devant eux. J’entame la deuxième boucle avec une allure toujours très bonne. Je remonte et double de nombreux concurrents mais il est difficile de les compter car certains commencent leur première boucle alors que d’autres sont sur la 3ème ou même la 4ème. Je poursuis et à la fin du second tour, j’aperçois Morgan au ravitaillement juste devant moi à 500 mètres. Je garde mon allure pour arriver à sa hauteur. On échange quelques mots et quelques encouragements. On est déjà très fiers l’un comme l’autre du parcours effectué.
Je débute mon troisième tour avec une allure similaire mais vers le 24ème km je décide de lever le pied pour être sûr de bien finir et de ne pas exploser ou laisser la place à d’éventuelles crampes qui viendraient me forcer à marcher ou pire à m’arrêter.
30ème km : c’est parti pour la dernière boucle et je serais finisher. Je croise Morgan qui finit son troisième tour et m’encourage pour accélérer et faire moins de 10h! Je suis surpris qu’il me dit ça, puis en passant à proximité de la ligne d’arrivée, je vois le compteur qui indique 9h10 de course. Il me reste donc 50 minutes pour finir les 10 derniers km si je veux passer sous la barre des 10h. Chaque pas que j’effectue, je me dis que je n’aurais plus à repasser par là car à l’issue de cette boucle, je pourrais franchir la ligne d’arrivée.
Les foulées sont de plus en plus lourdes mais je continue sans chercher à accélérer. Je fais le choix de gérer mon dernier tour pour être sûr de bien finir même si je dépasse les 10h de course. Je sais déjà que je vais réaliser un exploit. Je suis dans les derniers km et je vois que les supporters ne sont plus à leurs places. Ils se sont tous rapprochés de la ligne d’arrivée. Ça commence à sentir très bon… Plus que 200 mètres, cette fois-ci je n’aurais pas à aller tout droit pour une boucle supplémentaire mais je vais pouvoir prendre le chemin à gauche pour marcher sur le tapis final avec une haie d’honneur de supporter de chaque côté des barrières. J’ai l’impression d’être au tour de France sur une étape de montagne.
J’aperçois ma famille et je prends Lucas dans les bras pour franchir la ligne d’arrivée. Marathon fini en 3h29.
J’y suis ! Je suis Finisher ! Je suis un Ironman ! Quelle jouissance ! 10h10 au total! Quelle fierté !!!!!
Je découvre mon classement, 47ème/466 partants. Incroyable, bien au-delà de mes espérances.
Je reste au niveau de l’arche d’arrivée, je profite, je kiffe et je sais que je vais pouvoir bientôt accueillir et féliciter mes trois compagnons d’aventures dont je suis tellement fier également.
Merci aux supporters présents et non présents, je suis très fier d’avoir partagé ce rêve à vos côtés et c’est aussi grâce à vous que j’ai pu réaliser cet exploit 😘
Maintenant place au repos avant un prochain défi…
Bravo à toi qui a lu jusqu’au bout 😉

Jonathan

Et les gagnants sont…

Une entorse à la règle de restriction des photos dans un mail, mais impossible de choisir…
Je vous laisse désigner vos prix du plus « sélect », du plus « cool », du plus « il est grand temps d’arriver », du plus « je bave parce que je me suis arraché »,…
En tout cas, respect pour tous 🏊🏼🏃🏼🚴
Phil