La prépa s’est relativement bien passée, reste la blessure au genou fin avril qui m’a bien coupé dans celle-ci mine de rien. J’arrive donc avec moins de CaP que prévu (quasi 1 mois off et la reprise s’est faite sans aucun rythme pour ne pas aggraver les choses car j’ai toujours une petite gêne au genou droit), forcément un peu moins de vélo également (et beaucoup basé sur l’endurance, sans trop de rythme non plus). Je finis la prépa un peu au feeling et en forme, en essayant de ne pas casser le bonhomme.
Maintenant ça reste un IM et mon objectif est d’être finisher. Moins de 14h me semble jouable (1h04 en nat, 8 h en vélo et le reste à pied), 13h30 si tout se passe bien.
15 août, après une toute petite nuit de sommeil, réveil familial à 3h45 pour quitter le camping à 4h15. Arrivée dans le parc vers 4h30 pour préparer le vélo et le bonhomme. Ambiance nocturne pendant laquelle on sent les triathlètes concentrés ! Petit papotage avec Fabrice Guéguen… en attendant David qui a été retardé à l’entrée du parc et qui arrive un peu stressé !
J’adapte la tenue car finalement on annonce une journée ventée mais sans pluie (ou peu en tout cas), du vent du Nord toute la journée, ce qui n’est pas courant pour Embrun, et pas chaud en haut de l’Izoard. Donc finalement je pars avec la tri fonction, un maillot de vélo et dans le sac perso vélo un coupe-vent et des manchettes. Le vent est frais et j’enfile rapidement la combi car j’ai froid ! Finalement j’ai hâte de prendre le départ et la dernière demi-heure défile !
–> Natation : Les conditions ne sont pas trop mauvaises avec une eau à 23 – 24 °C et une Text autour de 16 °C. Je me place 4 ou 5ème ligne sur la droite de la zone de départ. Démarrage à 6 h pétante en mass start, dix minutes après les femmes. Ça bouscule pas mal pendant les 3-400 premiers mètres. Le plan d’eau est loin d’être plat, avec pas mal de vaguelettes dues au vent qui souffle fort. Je suis le mouvement car compliqué de se diriger dans l’obscurité et compliqué de voir le kayak ouvreur et sa loupiote ! Après la deuxième bouée je suis un concurrent qui part légèrement sur la droite… mais il s’avère qu’il ne se dirigeait pas vers la bouée n°3, bref, on était tranquille tous les deux, mais pas sur la bonne trace. Donc bifurcation pour retrouver la bonne trajectoire et ensuite objectif de placer la nage. Le reste de la nat se passe bien avec je pense une navigation correcte. Le lever du jour est magique sur les montagnes (ben oui, faut prendre le temps d’apprécier !). Il y a beaucoup de supporters à la sortie de l’eau… Sortie de l’eau 128ème pile dans les temps espérés (1h03min05sec)… tout va bien !
–> T1 : vu le temps annoncé, changement de stratégie : je garde la trifonction et j’enfile le maillot de vélo. Je prends le temps de mettre les chaussettes, un petit gel et hop c’est parti pour le vélo… tiens, j’ai oublié de mettre les gants !!!
–> Vélo : Démarrage dans la fraicheur matinale, avec beaucoup de monde dans les rues d’Embrun. Après 500 m de plat on attaque directement la montée vers St Appolinaire (6 ou 7 km à 6 % de moyenne), en fendant la foule : petite ambiance tour de France ! Avec un fort vent du Nord, on est poussé sur cette première partie. Pas simple de faire redescendre le cardio car on est tout de suite en prise. Cette première partie se passe plutôt bien, un peu fort certainement (bon il faut quand même appuyé pour passer le tape cul à 20% !), mais je reste dans le flux de la course même si je me fais déjà pas mal doubler… il ne faut surtout pas se mettre en sur-régime. Dans la descente vers Savines Les Bains on prend le fort vent du Nord et c’est assez violent le long de la nationale avant d’atteindre le lac. Dur de tenir le vélo sur le pont : les mains en bas du guidon et on serre fort !!! Il y a pas mal de groupe qui se forment et des paquets me doublent avant le retour sur Embrun ! Beaucoup de spectateurs au niveau d’Embrun pour terminer cette première boucle du parcours. Les choses sérieuses vont démarrer.
Direction Guillestre puis la vallée du Guil. Je me fais encore beaucoup doubler mais je veux rester dans mes zones d’intensité. Je n’oublie pas de bien m’alimenter, de bien boire et profite des ravitaillements pour recharger le stock ! Une petite pause technique en bas du monument en bas de l’Izoard, comme prévu, avant de tourner à gauche. La première partie de l’Izoard se passe bien, en gestion. Un bidon à Arvieux avant d’attaquer les choses sérieuses. Passé Brunnisard ça commence à être très compliqué, la pente est toujours entre 8.5 et 10 %, je n’arrive pas à envoyer les watts et suis en mode gestion pour ne pas avoir de crampes. C’est dur dans la tête car au mois de juillet ça c’était plutôt bien passé, même si c’était difficile. Je trouve mon 36×34 énorme ! J’avance tant bien que mal mais je ne me fais plus beaucoup doubler… c’est dur pour tout le monde… et les encouragements au bord de la route font du bien… il faut profiter de ces moments-là ! Finalement j’arrive en haut de l’Izoard (1h18 de montée, 10 min de plus qu’en juillet) tant bien que mal. Il fait 11°C en haut.
J’enfile mon coupe-vent, les manchettes et m’alimente bien (gatosport, banane, raisin) avant de repartir dans la descente. Quel plaisir avec la route coupée ! J’ai la sensation de bien descendre mais je me fais doubler par des fusées ! Arrivé dans le gros bazar de Briançon, à slalomer entre les voitures à l’arrêt, je me suis refait la cerise. Il fait maintenant bon (20 -22 °C) et je suis toujours dans mes temps de passage.
Je suis assez isolé entre Briançon et le départ des balcons de la Durance, pas grand monde devant ni derrière. Le vent est maintenant favorable (pour une fois !) et je ne m’en plains pas ! Donc vélo en mode gestion jusque la côte de Pallon. Grosse ambiance ! Pour la première fois je commence à doubler des gars dans la bosse ! Je la passe sans trop forcer et finalement plutôt bien, malgré tout ça reste un gros caillou. Les mains commencent à chauffer : pas l’habitude de rouler sans gants !
J’arrive au ravitaillement de Pont Neuf ou Hélène et les enfants m’attendent. Très belle surprise ! Il fait maintenant chaud (29 – 30 °C) et le vent est toujours assez fort. Je suis plutôt content jusque là, pile poile dans les temps de passage et j’attaque Chalvet assez confiant. Bon, ça n’a pas duré car on reprend le vent de face et les variations de pourcentage de ce « petit » col me font mal aux jambes. Les 6 km d’ascension laissent des traces et comme dans l’Izoard c’est limite à partir en crampes. Petit arrêt technique en haut, puis descente sur les freins avant de revenir sur Embrun.
Au bilan, je finis dans le timing (8h06 pour 8h visé), avec la sensation d’avoir quand même bien géré le vélo, même si la première partie a été compliqué. Au final je perds environ 300 places sur cette partie vélo !
–> T2 : Je profite de T2 pour me faire masser pendant qq minutes, j’enfile les chaussettes de contention, la visière, et hop c’est parti pour le marathon. Il fait maintenant grand soleil et 30 °C. J’entends le speaker annoncer le 1er concurrent à 4 km de l’arrivée !!! et dire qu’il sort de l’eau 30 sec devant moi … j’ai loupé la bonne roue 😉 !!!
–> CaP : Il fait chaud ; les 6 ou 7 premiers km se passent nominalement sur un petit rythme correct (5’30/km), il y a beaucoup de supporters le long de la Durance et dans les rues d’Embrun. Premier arrêt au ravitaillement avant d’attaquer la bosse d’Embrun. La boisson énergétique est surdosée et ça ne passe pas, même une sorte de dégout ! Je monte la bosse dans un mode « marche très active » avant de relancer dans les rues d’Embrun. Beaucoup de monde dans les rues, ce n’est pas un mythe !!! Au deuxième ravito je prends de l’eau, qq raisons et abricots, avant d’attaquer la descente. J’accélère le rythme sans me rendre compte que je suis en train de m’exploser les quadris … en bas de la descente c’est le trou, je suis obligé de m’arrêter et de marcher, vraiment pas bien et dans le dur. Je n’arrive même pas à relancer la machine. Du coup c’est marche jusqu’au ravito puis après le ravito ! Impossible de redémarrer. Je me fais une raison et ça va être long. Je repars tant bien que mal après le terrain de foot et je me fais dépasser par Emma Bilham qui va terminer cet Embrunman en un peu moins de 11h pour sa dernière course pro !
Je croise David le long de la Durance, je viens de terminer la boucle autour du terrain de foot, boucle qu’il entame de son côté. Ca n’a pas l’air simple non plus pour lui.
L’objectif est d’aller au bout, donc je me mets en tête de trouver un petit rythme entre les ravitos. Ca repart, tranquille, en faisant avec les moyens du bord ! Il y a beaucoup de supporters et ça fait du bien. J’arrive au terme du premier tour et retrouve Hélène et les enfants … et je suis dans le dur (surtout dans la tête) et apparemment ça se voit aussi physiquement.
Le deuxième tour se passe un peu moins dans la douleur, même si au final le temps de ce tour est moins bon, en tout cas c’est moins galère. Il faut dire que le temps s’est couvert et qu’il fait moins chaud. Malgré tout j’alterne beaucoup de phase marche / « course ». Je retrouve un peu le moral à la fin du deuxième tour car je commence à doubler du monde (et oui c’est possible même à 6’30/km !).
Et puis il y a les encouragements d’Hélène et des enfants qui font un bien fou ! En plus on a droit à une sacrée olah avec les voisins du camping ! Avant d’attaquer mon dernier tour je croise Fabrice qui en fini avec son IM: sacrée perf ! Début du troisième et dernier tour dans le dur. Je marche jusqu’en haut d’Embrun et discute avec un « local », moment très sympa ! Il n’y a plus grand monde dans les rues d’Embrun (c’est l’heure de l’apéro).
Un petit gel au passage, qui passe bien (tiens j’aurai peut être dû en prendre avant !!!). La suite est plutôt sympa puisque j’arrive à maintenir mon petit rythme. Je double même Stéphane Tessereau avec qui on discute (boulot !!!) quelques minutes. La fin est « agréable » puisque j’ai l’impression d’avancer.
Je recroise David qui démarre son dernier tour avant de tourner vers le parc à vélo.
Les derniers km passent « assez vite » et la ligne d’arrivée est en vue. Fin de la course un peu frustré car j’ai l’impression de ne pas avoir bien géré ce marathon (c’est toujours facile après coup). Mais après 4h47 de Cap je suis finisher de l’Embrunman !
David fini un peu plus tard, il fait maintenant nuit, mais il est aussi finisher de l’Embrunman pour la deuxième fois.
—> Au final les 14h de l’objectif ne sont pas loin (14h07min02sec ; 388ème / 759 finishers et 1008 inscrits). Le plus important est d’aller au bout de cette course qui reste mythique, de part son parcours mais aussi avec le public, les bénévoles tout au long du parcours (toujours souriant, à nous encourager) et la famille qui a été là tout au long de la prépa et de la course et accepté des vacances « sportives » à la montagne !
Mathieu